Enquête Ifop sur l’impact du service civique sur la citoyenneté et l’engagement des jeunes

Aux côtés d’acteurs associatifs et politiques, la Ligue de l’enseignement a participé à un comité piloté par Unis-Cité afin d’évaluer l’impact du service civique sur la citoyenneté et l’engagement des jeunes. Dans ce cadre, une enquête menée par l’Ifop pour Unis-Cité a été conduite auprès de 1729 jeunes réalisant ou ayant réalisé une mission de service civique. Les résultats de cette enquête révèlent notamment que l’abstentionnisme des jeunes, leur défiance à l’égard des institutions et des pouvoirs publics et le sentiment d’abandon de ceux résidant dans des quartiers politiques de la ville (QPV) ne sont pas une fatalité. Retour sur les éléments saillants de cette enquête.

Le service civique donne aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), du bac -5 au bac +5, la possibilité de s’engager, pendant 6 à 12 mois, sur des missions de solidarité dans tous les domaines de l‘intérêt général, tout en étant formés, accompagnés et indemnisés.

D’après l’enquête, le service civique semble avoir un impact majeur sur le taux de satisfaction des jeunes concernant leur place dans la société (61 % sont satisfaits avant, 70 % après). L’écart est encore plus significatif pour les jeunes des quartiers populaires qui sont seulement 50 % à être satisfaits de leur place dans la société avant de s’engager en service civique, et 72 % à l’être après. +22 points !

Cette satisfaction s’accompagne d’un sentiment de fierté d’être Français beaucoup plus fort. 79 % des jeunes de quartiers populaires se sentent fiers d’être Français après avoir fait un service civique contre 64 % avant.

Avant le service civique, seulement 1 jeune sur 3 dit se sentir appartenir à la communauté nationale française, 4 jeunes sur 10 quand on interroge les jeunes résidant en quartiers populaires et moins d’1 jeune sur 3 pour les jeunes non diplômés. Ils sont 1 jeune sur 2 après le service civique, quels que soient leur parcours et leur situation.

Le service civique est un vecteur de mobilisation républicaine, il permet en effet aux jeunes de se sentir utiles, de (re)prendre confiance en eux, de croire en leur capacité à être acteur de la société, et en la capacité de notre société à les intégrer.

Un effet d’appartenance républicaine qui s’inscrit dans la durée
Un jeune sur deux dit mieux comprendre la vie politique française (51 %) depuis son service civique, mieux comprendre à quoi servent et comment fonctionnent les institutions (44 %) et avoir davantage d’intérêt pour les sujets de société (66 % des jeunes).

Ces résultats sont décuplés pour les jeunes de quartiers populaires qui bénéficient particulièrement des apports du service civique : ils sont 55 % à mieux comprendre la vie politique française, 58 % à savoir à quoi servent et comment fonctionnent les institutions et 68 % des jeunes de quartiers populaires déclarent s’intéresser depuis beaucoup plus aux sujets de société.

Dans la continuité, les jeunes ayant réalisé un service civique se caractérisent par une intention d’aller voter beaucoup plus forte que les autres jeunes (47 % contre 34 %). La progression est très forte aussi pour les anciens volontaires issus de quartiers populaires avec + 11 points entre avant et après la mission (37 % contre 28 %).

Le sondage démontre ainsi la pertinence du service civique dans la construction de la citoyenneté des jeunes, par l’éveil et la curiosité (envie de savoir ce qui se passe), l’acquisition de connaissances (meilleure compréhension de ce qui se joue), le développement de la légitimité à s’exprimer et par la prise de conscience du rôle de chacun pour construire la société de demain. Ces effets sont encore plus importants pour les jeunes de quartiers populaires et les jeunes non diplômés, souvent perçus comme les plus éloignés des pratiques de participation citoyenne et démocratique.

article posté le : 07/10/2023