L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) lance auprès des acteurs et des citoyens, un appel national à contribution « Illettrisme et illectronisme, nouveaux chiffres, nouvelles priorités ».

Cet appel à contribution fait suite à la publication par l’Insee des résultats de son enquête « Formation tout au long de la vie ». En 2022, 4% des personnes âgées de 18 à 64 ans peuvent être considérées comme étant en situation d’illettrisme. Cela représente 1 400 000 personnes. L’Insee montre que ces difficultés se combinent avec d’autres difficultés comme l’illectronisme (illettrisme numérique) ou celles en lien avec la numératie (calculs simples).

La non-maîtrise de ce socle de compétences essentielles, première marche indispensable pour l’autonomie, a des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne : les personnes concernées ne parviennent pas à comprendre une consigne de travail en la lisant, à utiliser de nouvelles applications numériques dans leur environnement professionnel, à écrire une liste de course, à calculer la monnaie lors d’un achat, à utiliser un site internet, une messagerie pour voter aux élections professionnelles, pour consulter un bulletin de paie, pour continuer à se former, mettre à jour ses droits…

Les transformations numériques dans la vie quotidienne, au travail et les besoins de reconversion professionnelle ou d’accompagnement renforcé qu’elles génèrent, renforcent l’urgence d’agir pour garantir aux personnes concernées par l’illettrisme ou l’illectronisme des solutions de formation de qualité sur tous les territoires. L’enquête de l’Insee révèle des écarts très importants entre la métropole et les territoires d’Outre-mer (les taux d’illettrisme y sont trois fois supérieurs) et une proportion plus importante de personnes concernées dans les territoires en difficulté.

Pour l’ANLCI, face à la complexité de ce sujet, seul un travail collectif et pluriel pourra permettre d’améliorer encore les solutions proposées, et de faire progresser la mobilisation et l’action pour que l’illettrisme poursuive son recul.

Pour y parvenir, elle veut aujourd’hui s’appuyer sur la connaissance de l’illettrisme et de l’illectronisme actualisée par la nouvelle enquête de l’Insee et la mettre au regard des enjeux identifiés, par les citoyens et les acteurs professionnels, et les réalités qu’ils vivent afin de dégager une vision commune des défis à relever.
Fidèle à sa méthode de travail fédératrice, ouverte et respectueuse des compétences de ses organisations membres, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme a décidé de réunir les décideurs, les acteurs et partenaires de la société civile et les personnes concernées pour dégager un constat commun, conforter les coopérations et faire émerger de nouvelles propositions d’action.

Toutes les contributions et propositions seront lues et analysées au fil de l’été par un panel d’experts, d’acteurs de terrain, de chercheurs et de personnalités associées, jusqu’aux Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme de septembre prochain.

Elles serviront de socle au grand Forum national qui sera organisé par l’ANLCI à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts le 17 octobre prochain, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère. Cette dynamique contributive, collective, permettra ensuite à l’assemblée générale de l’ANLCI de se prononcer sur de nouvelles priorités d’action 2025-2030.

Chaque contribution est apportée dans le cadre d’un questionnaire qui nécessite de disposer d’une dizaine de minutes pour être complété. Il est organisé autour de 5 grandes questions :

• D’où parlez-vous ?
• Illettrisme et illectronisme. Que constatez-vous dans vos pratiques quotidiennes ? (points positifs / alertes ou interrogations)
• Quelles priorités souhaitez-vous voir portées pour les 5 années à venir ?
• Observez-vous l’émergence de nouveaux sujets, de nouvelles « dominantes » en matière de prévention et de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme ?
• Quelles sont vos propositions d’action ?

La Ligue de l’enseignement agit dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l’illettrisme et à ce titre les fédérations sont invitées à contribuer dès aujourd’hui à cette grande campagne nationale de recueil de contributions, et à s’en faire le relais sur leurs territoires auprès de leurs partenaires et autres des acteurs.

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