Printemps de la ruralité : résultats et mesures annoncées du ministère de la Culture

Le 13 juillet dernier, Rachida Dati a rendu publics les résultats du « Printemps de la ruralité ».

Cette concertation nationale avait pour objectifs d’identifier les freins et les leviers à l’accès à la culture dans les territoires ruraux et de proposer des mesures ciblées. La concertation s’est déroulée en deux temps : une concertation nationale numérique puis des rencontres régionales. Un troisième temps était initialement prévu et devait prendre la forme d’ »assises de la ruralité ». Le contexte politique semble avoir écarté ce projet de restitution.

Entre février et avril, 44 débats ont ainsi été organisés par l’intermédiaire des DRAC au sein de communes rurales, réunissant habitant·es, élu·es, acteur·rices culturel·les et associatif·ves, agent·es de collectivités territoriales. Le ministère comptabilise environ 3500 participant·es aux débats qui ont principalement tourné autour des thématiques suivantes :

  • Redéfinir la culture pour une culture moins élitiste et plus inclusive : besoin d’hybridité et d’activités annexes à la culture.
  • Itinérance/hors les murs : l’itinérance des productions, des créations, des contenus, des œuvres est à plusieurs reprises mentionnée. Le cinéma itinérant, l’art contemporain, le spectacle vivant, les petites formes de création sont plébiscités, qu’il s’agisse de contenus issus de structures culturelles locales ou d’équipes artistiques plus structurées et des labels. Les labels sont invités à davantage d’actions hors les murs.
  • Économies d’échelle et mutualisation : de nombreux exemples mentionnent l’efficacité au niveau local de mutualiser certains aspects liés à l’activité culturelle. L’organisation de tournées, la mutualisation de parcs techniques (matériel son, vidéo, régie), la mise à disposition pour le territoire d’équipements (tapis de danse, scènes, instruments de musique), le regroupement collectif d’associations (qui peuvent ainsi mutualiser un·e administrateur·rice, un·e chargé·e de production, un·e trésorier·ère par exemple), l’existence et l’intérêt de lieux multifonctions et modulables dans les collectivités sont ainsi régulièrement cités et semblent être utiles et efficaces.
  • Besoin de subventions pluriannuelles avec leurs partenaires financiers pour éviter l’incertitude des appels à projets ou de la subvention annuelle : les acteur·rices culturel·les ruraux·ales revendiquent et souhaitent des subventions pluriannuelles pour leurs projets afin de ne pas être dans l’incertitude du renouvellement ou non des soutiens financiers ou soumis à des appels à projets, notamment ceux des DRAC. Cela renvoie à la nécessité d’inscrire les projets dans le temps long.
  • Besoin en moyens humains, demande d’ingénierie, formation des élu·es : la thématique de l’ingénierie culturelle revient régulièrement comme manquante dans les petites communes rurales. Elle rejoint le besoin de moyens humains qui est demandé, et le sujet plus large de la formation des élu·es sur les enjeux culturels.
  • Mobilité : les enjeux liés à la mobilité sont très régulièrement mentionnés. De nombreux exemples de covoiturage pour assister à des manifestations culturelles remontent, ainsi que des actions permettant la mobilité des œuvres et des contenus (cinéma itinérant, art contemporain dans l’espace public et/ou naturel, tournées de spectacles, mobilité des œuvres). Ces exemples liés à la mobilité des œuvres et des artistes sont perçus comme très positifs.
  • Investir l’espace public, les espaces naturels, les lieux de vie : les acteur·rices culturel·les et les habitant·es souhaitent que soient davantage investis l’espace public, les espaces naturels, les lieux de vie des habitant·es afin que l’art et la culture se manifestent dans leurs espaces de déplacement et d’activité.
  • Favoriser les créations participatives, co-construire les programmations avec les habitant·es : davantage de créations participatives sont attendues, l’implication des habitant·es dans la programmation culturelle est demandée, ce qui coïncide avec la dimension participative de la vie culturelle et la place des droits culturels dans les écosystèmes culturels locaux.
  • Importance du bénévolat : les débats soulignent le rôle crucial et essentiel des bénévoles dans l’organisation des manifestations artistiques et culturelles, tout comme leur vieillissement et l’absence de relais identifié pour l’instant.

Cette concertation et ces débats ont donné lieu à un rapport comprenant 23 mesures pour un Plan culture et ruralité.

Nous vous proposons une version synthétique avec un focus sur les 23 mesures de ce Plan culture et ruralité.

Le rapport complet est consultable ici ou sur le site du ministère de la Culture.

 

article posté le : 27/08/2024